Andrew Jakcson,
Sophia Borowska

Michael. P. Farkas, CEDA, Rue Delisle, 2024
Andrew Jackson
Tirage photographique C-Print numérique, 50,8 x 50,8 cm.

RENOVATION NOT/PAS EVICTION, 2025
Sophia Borowska
Lin, laine, et tencel tissés main, 91,4 x 60,9 cm. Crédit photo: Noah L'abbée.

TEXTE DE LA COMMISSAIRE

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BIOGRAPHIE Andrew Jackson

(il)

La pratique photographique et vidéographique d’Andrew Jackson explore de manière critique la manière dont la mémoire s’inscrit dans les espaces physiques, en particulier dans des paysages marqués par le traumatisme, le déplacement et les dynamiques spatiales racialisées. Adoptant une approche post-documentaire, il navigue entre visibilité et effacement, considérant l’image non pas comme un outil de résolution, mais comme un lieu génératif de réflexion critique. Son travail interroge la capacité des paysages à révéler autant qu’à dissimuler les histoires qu’ils contiennent.

Dans Little Burgundy (2025), une commande du Musée McCord Stewart à Montréal, Jackson s’intéresse à l’effacement culturel et spatial d’un quartier historiquement noir, aujourd’hui confronté à une requalification urbaine accélérée. En juxtaposant les conditions matérielles de l’environnement bâti à ses dimensions conceptuelles et affectives, le projet examine les paradoxes de l’« espace noir » – à la fois refuge culturel et mémoire vivante, mais aussi souvent marginalisé ou absent des récits dominants.

Les œuvres de Jackson figurent dans des collections publiques et privées, notamment celle du UK Government Art Collection. Ses recherches actuelles se déploient entre Accra, le Québec et le Vermont, cartographiant des géographies noires immergées, façonnées par le déplacement, la mondialisation et les transformations environnementales.

andrewjackson.photography     @andrewjacksonphotography

BIOGRAPHIE Sophia Borowska

(elle)

Sophia Borowska est artiste et tisserande établie à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. Elle crée des installations in situ alliant textiles et matériaux de construction récupérés tels que le béton, la brique ou l’acier. En s’appuyant sur des études de cas architecturaux, elle milite pour le droit au logement et met en lumière les récits méconnus des femmes et des communautés marginalisées dans la construction des espaces urbains. Elle traduit ces perspectives alternatives par des processus textiles laborieux, associés aux codes féminins. Le tissage, avec ses fils perpendiculaires et entrecroisés, lui permet d’exprimer des positions complexes et ambivalentes.

Son corpus actuel explore les tensions entre justice sociale en matière de logement et mégalomanie architecturale dans le quartier Milton-Parc à Montréal, dans les années 1970.

Sophia est titulaire d’un baccalauréat en fibres et pratiques matérielles de l’Université Concordia (2016), et expose au Canada et à l’international depuis 2012. Elle privilégie les résidences d’artistes comme moyen d’ancrer sa pratique dans des contextes locaux. Elle a été résidente à Kunstkollektivet 8B (Danemark), à la Maison des métiers d’art de Québec (Canada), au FASF Tapiola Guest Studio (Finlande), à GlogauAIR (Allemagne) et à Lademoen Kunstnerverksteder (Norvège).

sophiaborowska.com @sophiaborowska